MYTHE DE LA CHAUVE-SOURIS


Vous croyez encore que la chauve-souris peut s'aggripper à vos cheveux ? Ou bien qu'elle va boire votre sang ? et j'en passe...

Bien sûr tout cela est en partie vrai, sauf qu'il ne faut surtout pas généraliser car ces cas restent insolites. En effet, il y a 3 espèces de chauves-souris Vampire sur une totalité de 1100 espèces de chauves-souris connues sur Terre, et elles préfèrent le sang des vaches, des chevaux et des galinacés. Tout au long de ce carnet de route, vous vous en rendrez compte par vous-même, la chauve-souris aux longues oreilles a une nature incroyablement curieuse et passionnante. C'est principalement l'objet de ce champ de recherche qui porte sur la communication entre elles. Qui vit avec qui, restes-elles en couple longtemps, que font les femelles par rapport aux mâles ? Sont-elles indépendantes ? ont-elles une vie sociale ? etc...

À propos de la chauve-souris, je tenterai de vous donner des informations pertinentes que j'ai glanées ici et là, en observant sur le terrain ou bien en questionnant nos scientifiques présents. Je voudrai tout d'abord remercier particulièrement le futur docteur Krista Patriquin, biologiste émérite spcécialiste des chauves-souris, qui a notemment réalisée des champs de recherches aux US dans le Montana et au Canada en Alberta.


Son assistante Portuguo-Mozambienne, Taiadjana Fortuna


Et puis le génial docteur Hugh Broders, Professeur à l'Université d'Halifax qui m'a fait une belle démonstration en grimpant un arbre de 15 mètres, perché pendant plus de 2h30, il redescendra avec 37 chauves-souris capturées avec le piège à juchoir. Voilà un scientifique de terrain qui ne reste pas seulement derrière son bureau à faire du papier, il sait de quoi il parle.


Collin vient nous prêter main forte pour la première quinzaine. En effet, il connaît bien le terrain puisqu'il a commencé une étude sur cette colonie de chauves-souris qu'il a découvert l'année dernière à Dollar Lake. Nous allons poursuivre ses premières travaux pour en savoir plus...Il nous donnera aussi de précieux conseils pour grimper les arbres, Collin est un spécialiste.


J'ai toujours un regard distant avec la science, ne comprenant pas comment elle peut faire abstraction de l'émotion qui elle-même est source de la vie, ne l'oublions jamais ! Dans notre société où tout repose sur cette science absolue comptable qui pense pouvoir maîtriser la nature là où en fait elle ne fait que la recopier passablement depuis la nuit des temps, Dolly en est un exemple assez probant... Ma première réaction aux contacts de nos scientifiques fût plutôt rassurante. Je les observe, ils sont passionnés et agissent en faveur d'une nature qu'ils aiment. Ne mettons pas tous les scientifiques dans le même sac, quelques-uns d'entre eux se battent encore corps et âmes pour défendre la vie à un autre niveau que le profit immédiat. Gilles-Eric Séralini dans son livre intitulé Génétiquement incorrect nous rappelle que le principe de précaution est la solution pour que la vie continue à être sur Terre. Finalement, les échelles et notre rapport avec la nature a changé, les sciences nous embarquent dans des dimensions toujours plus petites ou plus grandes puisque l'infiniment grand est inclus dans l'infiniment petit et inversement. La science nous étonne en dépassant les limites de nos capacités sensorielles. En même temps, elle nous fait perdre notre nature profonde, celle qui nous lie à la Terre, au monde animal, végétal, minéral dont nous dépendons tous. En fait rien à changer pour l'Humanego de ce siècle, pour survivre, il a besoin de respirer son oxygène, il se nourrit de végétaux, de minéraux et d'animaux comme le faisait sans doute il y a plus de 200 000 ans, l'homme de Néandertal. Finalement la science est aussi capable de nous montrer ce qu'elle veut qu'on voit, ne nous perdons pas avec elle mais utilisons là à bon escient comme le font nos scientifiques ici...

Sans doute, dans notre monde d'apparence manque-t-il ce sens profond sacré ! L'être humain isolé, retranché dans sa bulle d'Égo a perdu le sens même de sa propre existence, va-t-il pouvoir en sortir ? va-t-il retrouver le chemin de l'autre ? Sans animaux, végétaux et minéraux, l'être humain ne pourra pas survivre, et pourtant nous les voyons disparaître sous nos yeux à grande vitesse partout sur notre planète en surévaluant nos capacités scientifiques. Au lieu de me resigner, je crois encore qu'il est possible de toucher les consciences, de les raviver. Je ne peux pas croire que je suis le seul à voir que tout s'en va ?

Quand on voit apparaître des invasions de moustiques en Camargue ou à la Réunion et quand on sait qu'une chauve-souris, mange en moyenne 1000 insectes par jour, il y a sans doute un lien à faire quelquepart ! Oui, tout est lié, la vie est en perpétuel équilibre et ce n'est sûrement pas aussi simple que cela pour garder cet équilibre fragile. Cette fois-ci, il ne faudrait pas que l'action de l'être humain sur notre ecosystème lui soit fatale, c'est à dire, le chemin de non retour, celui où tout s'emballe, et sans doute ou tout s'éteint: le néant.

Dans cette société hypermoderne où tout est bon pour désinformer, décommuniquer, désensenser pour isoler l'être humain dans une mécanique de la vie performante et compétitive où le Nouveau et le FUN sont devenus des devoirs permaments, peu importe la réalité à long terme ou la connaissance du passé, tout doit être vécu en mode accéléré dans le moment, une façon d'oublier notre réalité, ou simplement de rentabiliser le temps qui passe. En somme, après le Postmodernisme qui a effacé le passé, notre société Hypermoderne a effacé le futur. Il ne reste plus qu'à vivre le présent avec le maximum d'intensité, comme le font les enfants avec insouciance. Heureusement les parents sont là pour y mettre des repères viables et durables.

Et dire que Gilles Lipovetsky avait défini l'hypermodernité il y a + de 20 ans déjà avec son fabuleux livre intitulé L'aire du vide. On regarde impuissant le Global imiter le Local pour mieux l'avaler, comme si tout devait grossir ou grandir pour exister. Et si simplement, il fallait prendre le chemin inverse, décroître pour exister ? Je me dis que la route sera longue et sinueuse et j'aimerai finir cette journée par ce titre évocateur de Théodore Monod :

Et si l'aventure humaine devait échouer ?